La fille de la mer, de Molly Knox Ostertag

Une fantastique histoire d’amour lesbienne !

J’ai attendu un moment pour lire cette bande dessinée dont j’entendais beaucoup de bien. Après avoir terminé la trilogie Le garçon-sorcière de la même autrice, une histoire que j’avais beaucoup aimée, j’ai décidé d’emprunter cet ouvrage à la médiathèque. Cela a été un tel coup de cœur que je vais très probablement acheter cette bande dessinée, la relire, la prêter autour de moi… !

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Dans cette histoire, nous allons faire la rencontre de Morgan, une adolescente qui cache un secret à sa famille et à ses amies… Elle vit sur une île, au large du Canada, qu’elle a hâte de quitter pour pouvoir enfin vivre comme elle l’entend. Morgan est attirée par les autres filles et craint la réaction de son entourage à ce sujet. Lorsque, un beau soir, elle fait la connaissance d’une étrange jeune fille, Keltie, qui la sauve de la noyade et qu’elle va embrasser. Petit à petit, Morgan découvrira que Keltie cache elle aussi des secrets…

« – Tu sais… puisque c’est un rêve, autant qu’il soit romantique.
– Romantique ?
– Une simple idée.
– Mm-hm. Tu es bien trop mignonne pour être réelle. »

À la fois histoire d’amour et d’amitié, La fille de la mer est un roman graphique très touchant qui aborde la différence, l’homosexualité et l’environnement, le tout dans un univers fantastique (au sens propre comme au figuré !).

J’ai adoré la rencontre entre les deux adolescentes, la façon dont les sentiments se développent entre elles, mais aussi la difficulté pour Morgan de vivre son histoire d’amour au grand jour. Bien que très proche de ses amies, la jeune fille ne parvient pas à leur parler de ses sentiments vis-à-vis de Keltie et tente de cacher la véritable nature de leur relation… C’est une histoire qui s’adresse aux ados et qui parle de problématiques qu’on peut rencontrer à cet âge-là.

Sur fonds de mythe nordique, cette bande dessinée traite aussi des enjeux écologiques, en l’occurrence l’impact du passage d’un énorme paquebot sur une colonie de phoques, ce que Keltie cherche à tout prix à éviter. Cet aspect se déploie plus amplement dans la seconde partie du récit, changeant le rythme de celui-ci et le rendant palpitant !

« – Je ne sais pas pourquoi tu m’as embrassée pour ensuite souhaiter me voir partir. Mais les humains sont déroutants, et je suis une simple selkie. »

Quant aux illustrations, elles sont magnifiques. On retrouve les traits ronds, l’aspect épuré et les couleurs chatoyantes de la trilogie Le garçon sorcière que j’avais tant aimé ! C’est un style efficace et j’ai particulièrement apprécié la colorisation de cet ouvrage, qui s’accordait parfaitement avec l’univers aquatique.

J’ai été happée par cette intrigue et j’ai littéralement plongé dans l’histoire, oubliant tout ce qui se passait autour de moi (alors que je lisais dans le bus : il est extrêmement rare que je sois à ce point concentrée sur une lecture dans un lieu public).

C’était une très belle découverte qui, sur fonds de mythe nordique, parle d’écologie, d’amours adolescentes, de lesbianisme, de coming-out et de secrets… Une histoire que j’ai dévorée et adorée, avec des personnages attachants et de superbes illustrations !

La fille de la mer, de Molly Knox Ostertag, traduit par Romain Galand. Publié aux éditions Kinaye, 249 pages.