La part des flammes, de Gaëlle Nohant

Ce livre a longtemps trainé dans ma PAL alors qu’il me faisait très envie, à la fois parce qu’une de mes meilleures amies l’avait adoré, et également parce que son résumé m’intriguait beaucoup. J’ai souvent du mal à me lancer dans des romans de plus de 500 pages et je ne regrette pas du tout de l’avoir découvert !


«  Le cocher haussa les épaules, son œil à demi fermé lui donnant l’air d’un Quasimodo exténué et rageur, il s’était fait berner par la jupe rouge, il avait perdu du temps, un temps précieux à trimballer la mort, pendant ce temps-là ils l’appelaient, là-bas, ils l’espéraient dans leur dernier souffle, leurs respirations chancelantes… »

Dans cette histoire, nous sommes à Paris en 1897. Toutes les femmes aristocrates se pressent au Bazar de la Charité pour assister à une vente mondaine. Lorsqu’un incendie se déclenche, provoqué par un appareil de projection cinématographique, les flammes prennent très vite. Le bilan est de plus de 120 mort·es et 250 blessé·es, majoritairement des femmes. Parmi elles, se trouvent Constance d’Estingel, pour qui la foi est très importante, la charismatique duchesse d’Alençon et Violaine de Raezal, comtesse devenue veuve qui est depuis rejetée par ses pairs.

Si j’ai décidé de lire ce livre maintenant, c’est parce qu’il m’a été imposé pour le challenge Programm Progress and PAL sur Livraddict, suite à un énième malus de ma part. Je suis véritablement ravie qu’on m’ait imposé cette lecture qui m’a, somme toute, beaucoup plu.

« – J’espère de tout mon cœur que votre amie est en vie, dit Marie avec un regard brillant de compassion. 
– Amie est sans doute trop fort, mais les mots relation ou connaissance paraissent insuffisants quand on a traversé l’enfer ensemble. Je la connais à peine et pourtant c’est comme une petite sœur que le feu m’aurait arrachée… »

Pourtant, la période n’a probablement pas été la plus propice puisque je l’ai commencé six jours après qu’un membre de ma famille proche ait eu un accident qui l’a brûlé à plusieurs parties de son corps… Si cette personne est en vie et s’en tire sans dommages importants, il m’a été difficile de lire un tel roman.

Fort heureusement, les descriptions de l’incendie ne sont pas trop longues, mais ça a rendu quand même une partie de ma lecture éprouvante. Gaëlle Nohant a su (trop ?) bien raconter un tel événement et cette partie m’a bouleversée.

« La peur des pauvres. C’était la maladie qui les tenait tous, les bourgeois, les aristocrates, les financiers. La hantise de ce grouillement informé qui enfantait des révolutions, des attentats, des épidémies de peste et de tuberculose, à la manière d’un monstre tentaculaire dont chaque tête fulminait de colère. »

Mais ce qui a été intéressant, c’était ce qui suivait après : les familles qui cherchent leur proche disparue, la reconstruction douloureuse et le calvaire des victimes et ce qu’il va advenir de Constance d’Estingel. J’ai trouvé que ce personnage était très attachant : elle ne souhaite pas respecter les convenances et, à cause de son caractère et de ses choix, elle subira ce que de nombreuses femmes ont vécu à l’époque, en étant qualifiées d’hystériques…

C’est un très bon roman historique qui, s’il s’inspire de faits réels et de certains personnages ayant existé, a su trouver sa patte et capter l’intérêt de ses lecteur·rices. L’autrice est douée pour nous décrire l’époque mais aussi le terrible incendie du Bazar de la Charité et de ses désastreuses conséquences. C’est un livre qui m’a touchée et émue, j’ai aimé le style d’écriture et j’ai envie de m’intéresser davantage à cet événement que je ne connaissais pas.



La part des flammes, de Gaëlle Nohant. Publié aux éditions Le Livre de Poche, 545 pages.

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